La bienveillance n'est pas ce que l'on croit

 La bienveillance n'est pas forcément ce que l'on croit. Etre bienveillant n'est pas une forme de paradigme qui nous pousse dans l'excès de gentillesse et de niaiserie.



Etre bienveillant, c'est ne pas souhaiter de choses mauvaises ou nuisibles à autrui.

Au cours de mes recherches et de mes observations, j'ai pu constater que la dualité peut vite s'installer dans nos rapports aux autres et nous donner le sentiment que soit on doit se sacrifier pour l'autre, soit on le sacrifie.

Ces extrêmes sont violents et n'ont pas de raison de dominer le débat intérieur qui nous fait faire un choix ou adopter une posture plutôt qu'une autre.

Si je veux conserver une attitude bienveillante envers autrui, je dois avant tout avoir une attitude bienveillante avec moi-même.

Je ne réussis à bien transmettre que ce que j'ai déjà en moi ou pour moi.

Pour exemple, mon actuelle grossesse me demande de faire preuve d'une grande bienveillance pour moi-même si je veux avoir toute l'énergie nécessaire à la bienveillance que je souhaite avoir pour les autres. Pour cela je dois prendre en considération les nouveaux besoins de mon corps qui change et de sa morphologie, m'aménager des temps de repos et adapté mes activités. Mais aussi il me faut prendre en considération que j'ai tout autant besoin d'activités sportives pour maintenir mon équilibre physique, d'activités sociales pour mon moral et d'activités intellectuelles pour mon équilibre psychologique.

Bref, pour être bienveillante envers moi-même je dois aussi me secouer les puces!

Trop de confort et de douceur gâte notre vie et nous rendent plus dépendant et apathiques, donc bien moins armés pour transmettre de la bienveillance autour de nous.

Dans les relations avec autrui c'est à peu près la même chose. Mettre des limites n'est pas un moyen d'empêcher l'autre mais de l'obliger à réfléchir à de nouvelles stratégies plus adaptées pour obtenir par lui-même ce qui lui importe vraiment.

Parfois, on pense avec les meilleurs intentions du monde, qu'en investissant dans le matériel et le temps on va pouvoir nourrir les besoins de l'autre. C'est pourtant une erreur. Pour permettre à une belle relation de s'installer c'est avant tout dans notre état naturel et sobre que cela est possible. En donnant juste ce que l'on est de manière raisonnable et sans excès. Il serait presque essentiel de se dire "moins de matériel et plus d'humain". Mais le temps doit être aussi une denrée qui ne soit pas être sacrifié. Ici il est clairement question de prendre soin en qualité et non en quantité.

Donner un élan, un soutien c'est avant tout ça la bienveillance et pas une assistance de chaque instant ou tout au moins excessive au point qu'elle puisse nous épuiser. A ce compte nous ne pouvons réussir à donner de la bienveillance à tous car chacun vient nous épuiser de notre capacité à donner.

Clairement, nous avons besoin de nous souvenir que nous n'aimons pas les autres pour ce qu'ils nous donnent mais pour ce qu'ils sont et ce que nous vivons avec eux. L'acceptation et le respect commun permet aux relations empathiques d'exister et de se vivre.

N'oublions pas que "l'enfer est pavé de bonnes intentions". En voulant trop donner, nous finissons par nous perdre et perdre notre relation à l'autre. Accepter de laisser l'autre se réaliser et se responsabiliser face à sa propre vie est une voie essentielle de la bienveillance.

Il est tout aussi possible d'être violent avec de bonnes intentions qu'avec de mauvaises. Souhaiter le meilleur pour autrui n'a aucun rapport avec le fait de se sentir responsable du bonheur de l'autre, voir même coupable en cas d'échec.

La bienveillance doit rester à sa place de "veiller au bien" et veille n'est pas agir mais observer et être dans une attitude qui veut du bien.

Tout aussi important, ne pas confondre vouloir le bien de l'autre en imaginant que cela veuille dire à notre image selon nos valeurs personnelles. Il s'agit en fait de souhaiter que l'autre puisse se sentir bien dans ce qu'il est est et ce qu'il vit.

"Je te vois", je vois ce que tu es et c'est très bien ainsi. Je reconnais ta présence et ta légitimité d'être tel que tu es au monde.

C'est ici que se trouve la bienveillance.

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